5h29 pour un 18 trous: Jeu lent au Genesis Open


Le dernier groupe du Genesis Open 2018 composé d’Adam Scott, J.B Holmes et Justin Thomas ont conclu le dernier round en 5h29. Un vent fort et un terrain gras ont été mises en causes par les joueurs. Mais c’est surtout la routine de J.B Holmes qui est mise en cause dans l’histoire.

Est-ce que 50km/h de vent suffisent à justifier de commencer l’étude du green, la trajectoire, la définition de la ligne de putt, seulement lorsque c’est à son tour de jouer? L’enjeu est-t-il si important pour justifier d’un temps de jeu aussi important. Au delà du fait que le jeu lent est difficilement supportable à la télé, j’apporte aussi une ébauche de solution en mixant les initiatives vues à droite, à gauche.

 

Sur le green du 13, le vent secoue les arbres et on entend clairement le bruissement des feuilles dans les arbres. Les feuilles mortent envahissent le green. Justin Thomas essaye tant bien que mal de retirer les detritus sur le green. Accompagné de Scott et Holmes, les 3 vont passer plus 15 minutes sur ce green.
Au départ du 14, le groupe devant eux a déjà 2 trous d’avance. Heureusement, Justin Thomas nous a gentillement épargné un play-off en faisant le par sur le 17 et le 18. En regardant de plus près, J.B Holmes a un rythme très lent. Et ce n’est pas la première fois. Lors du Farmers Insurance Open, il avait mis près de 4 minutes à jouer un coup sur le 72ème trou.
D’ailleurs le reporter de CBS, Peter Kostis s’insurge. « Le problème, ce n’est pas qu’il fasse sa routine. Le problème c’est qu’il attend que les autres aient finis de jouer avant de commencer sa routine. »

Une multitude d’idées de la part des Tours pro mais aussi des clubs ont vu le jour pour lutter contre le jeu lent. L’European Tour a lancé le Shot Clock Masters. Avec 40 secondes pour les coups au départ et 50 secondes pour le reste. Si le joueur est dehors du temps pour jouer son coup, il se voit octroyer un coup de pénalité.

Du côté des clubs, de nombreux systèmes ont été mis en place. Du commissaire de parcours qui ratissent les bunkers ou joue au fore-caddie, jusqu’à des méthodes plus intéressantes comme des horloges décalées. Si votre départ est à 9h00, vous devez à chaque nouveau trou voir la même heure sur l’horloge. Sinon cela veut dire que vous êtes en retard.

Néanmoins, il faut prendre en compte que sur le PGA Tour vous avez 40 secondes pour jouer votre coup. Mais quel est l’intérêt pour un joueur pro de jouer rapidement. Si l’on considère que ces joueurs professionnels donnent l’exemple (en tout cas on prend exemple sur eux), les enjeux ne sont pas les mêmes. Et J.B. Holmes a gagné plus 1,3 millions de dollars dimanche dernier.

« Des fois je suis lent, mais c’est comme ça. Je n’ai jamais été sous la montre. Personne ne m’a jamais donné d’avertissement » déclare t-il. Que faire alors? Transformer tous les tournois en shot clocks? Ou mettre un coup de pénalité à chaque fois qu’un joueur est lent ou un groupe en retard?
Pour les spectateurs le temps est long. Ceux dans les tribunes au 14 ont attendus preque 20 minutes avant de voir J.B Holmes et ses partenaires. Et en tout 5h30 pour faire un 18 trous c’est un peu long. Le PGA Tour en a conscience et ne veut pas que cela devienne un standard. Mais sans pression, ni repression à quoi cela sert de s’offusquer d’un tel temps de jeu?
Aujourd’hui la seule mesure qui existe, consiste à ce qu’un officiel, après avoir été prévenu, suive le groupe incriminé et décide s’il faut un avertissement ou une sanction. C’est comme si un policier surprenait un conducteur en excès de vitesse et au lieu de le punir décidait de le suivre et peut-être d’émettre une amende.

Le facteur argent n’a pas d’impact à ce niveau. Infliger des amendes de quelques milliers de dollars n’a pas d’effet quand on joue pour une première place à plus d’un million de dollar. La seule solution serait d’infliger des pénalités ayant un impact sur le leaderboard. Koepka ne comprends pas pourquoi certains prennent autant de temps pour taper dans la balle. C’est pourtant si simple. La semaine du tournoi, Adam Scott a presque implorer pour recevoir des pénalités pour jeu lent même si cela devait l’affecter. « Faites de moi la victime. Je prendrais la pénalité. La seule façon que ça marche c’est de l’imposer » a t-il déclaré. Alors voici quelques pistes.

Quelques pistes de réflexions

La prévention ne marche pas. Holmes n’en a que faire surtout s’il joue pour 1 million de dollars par semaine. La sanction au leaderboard est une piste. Prenons l’exemple de l’horloge décalée, couplée avec un système de couleur et non de temps. Chaque tranche de 10 minutes a un couleur différente et représente 1 point de pénalité. Par exemple, une heure de retard égale 6 points sur la carte à la fin du parcours. De cette façon les joueurs peuvent gérer leur temps et ne paieraient que la conséquence de leur acte sur l’ensemble du parcours. En effet les joueurs auraient conscience d’être en retard et ne subirait une pénalité qu’à la fin du parcours. Un système simple qui serait adaptable à la fois pour les pros et aussi les amateurs.

Et puis, les joueurs pros doivent se faire une raison, les sponsors comme les téléspectateurs vont se lasser d’une telle longueur. Et si ces deux-là viennent à manquer, la dotation devrait aussi se ressentir. Jouer à bon rythme est un cercle vertueux où chaque acteur a son rôle à jouer.

Sur Nicolas Bykoff

Ecrire sur le golf ? Pourquoi pas ? Cela fait plus de 20 ans que je joue au golf. Et après avoir fait des stages d'arbitrages, obtenu ma licence d'agent de joueur, et avoir travaillé pendant trois ans en tant que commissaire de parcours, je m'octroie la légitimité d'écrire sur le golf.

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