Jordan Spieth vient de gagner le dernier tournoi PGA, la FedEx cup et le bonus de 10 millions de dollars, et est de nouveau numéro 1 mondial… et son caddie Michael Greller est devenu millionnaire*.
Michael Collins d’ESPN a eu la chance de lui poser quelques questions, Dimanche après le sacre final.
MC: A quoi a ressemblé cette année pour vous ?
Greller: [Il rit]
MC: Les gens parlent d’une année de rêve, A quoi ressemble l’année de rêve pour un caddie ?
C’est un peu ça […] Un rush d’adrénaline, vous savez voir Jordan et voir comment il est en compétition et ce qu’il dit devant les caméras est tout public, et moi j’entends tout ! et j’aime être cette personne à laquelle il dit toutes ces choses durant un tour.
J’ai l’impression que je peux faire une petite différence avec les choses que je lui dis et ce que je ne lui dit pas. Je n’ai pas forcément un background golf mais je connais bien Jordan mieux que n’importe qui et c’est ce qui compte.
Je me rappellerai toujours lorsque Bones (le caddie de Mickelson) m’a dit : Michaël tu viens de gagner l’US open, dans ta ville natale, le lieu où tu t’es marié, et la première fois que tu as cadeyé ! » et j’ai dit « Ouais tu as raison » comme s’il y avait quelque chose au-dessus de ça.
Qu’est-ce que cela représente pour vous lorsque Jordan parle de vous devant les medias ?
C’est un peu fou, car il me donne largement plus de crédits que je n’en mérite. Le truc c’est que c’est lui qui tape dans la balle et rentre tous ces putts aujourd’hui.
Je lui ai dit toute la semaine : « Chaque jour tu gagnes avec ta tête » […]Il est la star de l’équipe et l’on n’est que les membres supporters. On connait notre place. Comme aujourd’hui par exemple, où je l’ai laissé faire. Tu sais quand ton gars est dessus. Il faut juste dégager le chemin.
Quand sentez-vous qu’il faut le ramener dans le droit chemin ?
Cette année au John Deere, il m’a dit « Michael, tu dois crier après moi ». Il va continuer à le dire de tellement de manières différentes, que je dois le prendre par la peau du coup et lui remettre sa tête à l’endroit !
Et c’est bizarre, que ton boss te dise que tu peux lui crier dessus. C’est un truc bizarre mais dès fois tu dois le faire. Pour ça il faut croire et faire confiance dans votre relation, et savoir qu’il ne va pas le prendre personnellement comme lorsqu’il est ennervé contre moi. Je ne peux pas lui en vouloir. Et c’est quelque chose que l’on travaille et ajuste depuis 3 ans.
Essayez de formuler ce que cela fait de faire partie de l’histoire ?
[il inspire et secoue la tête], Ouais c’est complètement fou. Il y a trois ans j’étais un instituteur tu sais ? et maintenant je parle de mon boss qui a gagné la 2 majeurs, la FedEx Cup et tout le reste.Mais bon il ne faut pas le rendre trop spécial sinon on ne peut plus faire son job. C’est juste un marathon, comme il m’a dit dans la voiture en venant ici « Tu sais quoi cela fait juste partie du marathon et j’ai traité le dernier mois comme un sprint »
Et aujourd’hui on est au km 3 qui a été fantastique mais il reste 20 ans à jouer !
Donc aussi significatif et magnifique que cela peut-être, ce qu’il l’est probablement, tu ne peux pas penser comme ça sinon tu vas flipper.
Et des fois, je flippe tellement cela va vite. Comme sur le 15 aujourd’hui (Dernier tour du Tour championship by Coca Cola 2015 NDLR). Tu as 3 coup d’avance et 4 trous à jouer. Ton esprit devient [Il fait un geste virvoltant]. Tu ne peux pas être préparé pour ça. A l’exeption d’être dans le moment. Donc être dans tous ces majeurs, la Ryder Cup et la Presidents Cup, être dans le bain tout le temps ça aide.
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*Si l’on se rapporte au déclaration d’un caddie anonyme recueilli par Golf Digest, les caddies sont généralement payés 5% des gains si le cut est passé et 7% si le joueur fait un top 10 et 10% s’il y a victoire.