Être agent sportif d’un golfeur: bien plus qu’un pourcentage


Comment as-tu commencé l’aventure?

De février à  fin mai 2018, j’ai beaucoup au golf et j’ai eu l’occasion de rencontrer pas mal de gens notamment Pierre Ludovic Couvert qui était un joueur professionnel sur l’Alps Tour et m’a donné des leçons. J’ai beaucoup discuté avec lui.  C’est plutôt à l’issue de ma création que je suis vraiment parti sur les tournois. Et c’est là où j’ai beaucoup voyagé. La société a été créée officiellement le 14 septembre 2018.
Mon premier tournoi sur lequel je suis allé c’était le Challenge Tour de Pléneuf-Val-André. Et ça a été mon premier contact avec les joueurs. Après j’ai enchaîné énormément de tournois. J’ai fait Pont-Royal (Challenge Tour). Ensuite j’ai fait Monaghan du côté de Dublin. Après je suis allé je suis allé aux cartes et à la finale des PQ 3.
Bref j’ai c’est là où j’ai vraiment rencontré plus ou moins les joueurs mais après les choses se sont fait un peu naturellement où j’ai commencé à rencontrer des premiers joueurs comme ça sur le parcours. La première fois les joueurs voient que je les suis. De mon côté, j’avais fait une analyse statistique et quantitative de deux joueurs qui m’intéressaient. En fonction de ça, je suis allé sur les tournois et je les ai suivis. Ces joueurs ont vu que je les suivais et après la partie on a pu discuter. Après je les ai revus. Ils ont vu que j’étais sérieux. Ils ont compris. Je leur ai expliqué un peu l’approche que j’essayais de faire et de fil en aiguille j’ai commencé à créer des relations avec ces joueurs qui font qu’à l’heure actuelle j’ai quatre 4 joueurs avec lesquels je travaille et les choses se mettent en place très rapidement. J’avais prévu de signer mon premier joueur en mars (2019).

Comment approches-tu un joueur ? Et quelles sont les données que tu prends en compte ?

J’ai étudié tous les classements. Après quand il y a aussi des statistiques qui sont disponibles. Comme j’en parlais un petit peu avant j’ai une certaine compétence au niveau statistique et de l’analyse et donc j’ai fait aussi des analyses pour voir comment joue un joueur. Par exemple, s’il a tendance à rendre des cartes à faire des grosses erreurs ou s’il est plutôt plombé par des doubles, ou si c’est un joueur qui ne fait pas trop d’erreurs. Et avec toute cette approche après il y a aussi d’autres facteurs qui sont externes au golf.

12 de ces 35 joueurs ont un site web et de la présence sur les réseaux sociaux

Pendant mon étude de marché j’avais par exemple regardé le top 1000 mondial et combien il y avait de Français dans cette liste. Dans ce top 1000 et à l’époque c’était en juin il y en avait 35 si je ne m’abuse. J’avais regardé sur ces joueurs là; qui avaient un site un site web, une page Facebook pro, un Instagram et Twitter avec leur nombre de followers et le nombre de posts.
Et de là c’était un constat assez assez intéressant. 12 de ces 35 joueurs ont un site web et de la présence sur les réseaux sociaux. C’est aussi très très varié. On a des joueurs d’une stature très forte qui ne communiquent pas ou très peu. A l’inverse, on a des joueurs qui ont des moins bons résultats ou qui sont encore très jeunes mais qui vont savoir un peu plus jouer le jeu et qui vont du coup vraiment faire parler d’eux et du coup avoir des retombées plus grandes au niveau sponsoring au niveau contrat d’image.
Que ce soit des grands noms du golf français, même si les résultats ne sont pas forcément là, le fait qu’ils jouent le jeu fait qu’il y a plus d’opportunités.

J’explique à mes joueurs qu’il y a deux variables qui vont qui vont déterminer le volume de contrats de sponsoring et de contrat d’image. 1 c’est un les résultats sportifs et 2 le travail de l’image.

On peut avoir des joueurs avec des  résultats sportifs moindres mais qui vont faire un gros travail sur leur image et ils vont avoir des retombées financières qui vont être plus importantes qu’un joueur avec de bien meilleurs résultats. L’idée c’est de pouvoir travailler avec des joueurs à gros potentiel et de faire le travail de professionnalisation et de gestion de carrière pour passer à la vitesse supérieure pour atteindre des niveaux encore meilleurs au niveau golfique tout en les aidant à vraiment travailler l’image pour pouvoir décupler leurs retombées financières.

J’en discutais notamment avec des jeunes joueurs en début de carrière. Je pense, qu’au niveau français, on est complexé de se mettre en avant ou alors ses résultats. Et j’ai eu des joueurs qui me disaient ça m’embête de faire parler moi, de poster sur les réseaux sociaux. Je le ferais quand j’aurai des plus beaux résultats. À mon sens c’est une énorme erreur parce que justement il faut travailler les réseaux sociaux. Toute cette notoriété, ça met du temps à se développer. Ce n’est pas quelque chose qui se fait du jour au lendemain. Donc il faut vraiment travailler dès maintenant pour que quand les résultats vont arriver, on a une véritable plateforme de communication qui soit déjà créée pour décupler les retombées. C’est vraiment dans cette perspective que je travaille avec mes joueurs. C’est sur ces deux grands axes que sont la gestion de carrière et tout ce que la gestion de l’image. Pour la troisième c’est maximiser tout leur potentiel au niveau des contrats de sponsoring et d’image.

Quelles sont des autres missions d’agent de joueur?

Il y a trois grands axes comme je disais le premier c’est ce que j’appelle la gestion de carrière et cela peut aller jusqu’à la logistique de déplacements donc les aider si nécessaire à boucler leur hôtel, leur avion, leurs voitures de location etc.. Ensuite il faut créer ou optimiser leur structure autour d’eux. Il faut s’assurer qu’on a toute l’équipe autour de nous pour avoir les meilleurs résultats donc ça peut être si besoin d’aller chercher un spécialiste au niveau du petit jeu, le préparateur physique, le préparateur mental, le diététicien, le statisticien, le caddie. Ça c’est aussi quelque chose qui est assez important. Quand on voit par exemple un joueur du Challenge Tour et quand on regarde les 15 joueurs qui sont montés sur le European Tour l’année dernière, il y en a un ou deux seulement qui n’avait pas de caddie à temps plein.

Il faut savoir aussi se donner les moyens de réussir. Je les aide vraiment à créer la bonne structure le bon team autour d’eux.  Le but est d’avoir cette structure qui sait aussi les guider sur la carrière et prendre les bonnes décisions.

Quand on lance un nouveau produit, on va avoir ce qu’on appelle une roadmap où l’on va déterminer les grandes étapes de ce lancement avec les objectifs à long terme pour ce produit. L’idée c’est de discuter avec un joueur; Quels sont ses objectifs de carrière? À court terme ? À long terme? Ce sont ses objectifs. Et là, on revient pour déterminer les objectifs à moyen terme, les objectifs pour cette année et se fixer un cap qui va être clairement défini qui va nous permettre de mieux répondre à des opportunités ou à l’inverse des contre performances dans l’année qui vont arriver.

J’ai eu l’occasion de discuter avec quelques joueurs notamment un Italien qui était un joueur amateur de très haut niveau et qui l’année dernière a joué un peu ce tour ci, un peu latino tour et un peu de Challenge Tour via des invitations. Au final on a un garçon qui s’est complètement dispersé qui en plus n’a pas bien joué et du coup, il s’est retrouvé en fin de saison à n’avoir aucune catégorie dans n’importe quel tournoi et n’importe quel circuit.

L’idée, c’est plutôt d’essayer de guider les joueurs pour se dire; écoute là, tu joues bien mais si l’objectif c’est de monter sur le Challenge et ne pas rester sur la troisième division Alps Tour et que d’aller dire oui à cette invitation sur le Challenge Tour ça te fait rater un tournoi qui compte pour l’Ordre du Mérite. Ce n’est pas forcément la bonne décision. Même si effectivement c’est un peu les paillettes pour un joueur comme ça de se dire je vais aller faire un tournoi du Challenge tout pareil.

Dans différentes situations c’est vraiment d’apporter une différente une autre perspective un regard un peu différent de celui dont ils ont l’habitude. Pour pouvoir les guider moi c’était un mes manager à l’époque m’avait dit ça et c’est quelque chose qui avait vraiment résonné avec moi. Un manager ou un dirigeant quand il apporte de la valeur c’est parce qu’il va offrir une différente perspective que les autres personnes qui travaillent pour lui.

Ensuite, je ne vais pas avoir les compétences je ne suis pas un juriste je ne suis pas un expert comptable. Par contre je sais m’entourer des bonnes personnes.

Avec des débuts tonitruants et les nombreux voyages, quelles sont les personnes qui t’aident au quotidien ?

Je travaille avec un cabinet d’avocats spécialisé et un cabinet comptable et fiscal aussi spécialisé dans le sport. Voilà des gens qui vont pouvoir m’aider à conseiller mes athlètes au mieux et vraiment les aider à atteindre le meilleur niveau. ça c’est la gestion de carrière. Ensuite comme je le disais il y a tout ce qui est le travail de l’image et donc les grandes étapes. C’est de comprendre ce qu’on est l’athlète faire un bon bilan et après vraiment positionner une image vraiment définir avec elle comment.
Qu’est ce que l’image de l’athlète de cet athlète? Qu’est ce qu’il représente ? Quelles sont ses caractéristiques ? Et une fois qu’on a défini ce positionnement, il faut le mettre en place et l’activer. C’est à dire utiliser la stratégie définie et la présence en ligne les réseaux sociaux. Je travaille maintenant avec une attachée de presse qui va m’aider à faire parler de mes joueurs pour pouvoir faire parler d’eux que ce soit dans la presse écrite, dans la presse en ligne, sur des chaînes télé. Tout en ayant une plateforme de communication qui soit active et qui puisse apporter une réelle valeur aux partenaires. Parce que le but de ce travail d’image c’est qu’il ne faut pas se voiler la face c’est qu’il y ait un intérêt pour ces partenaires.

Quels sont les joueurs qui sont sous contrats chez toi, chez Subpar Management ?

Pour l’instant j’ai 4 joueurs; Coussaud qui évolue sur le Challenge Tour et qui a une petite catégorie sur le Tour Européen via le PQ 3. C’est un garçon très prometteur d’Angoulême qui avait fini deuxième sur l’Alps Tour en 2017. Il attaque sa deuxième saison sur le Challenge Tour avec pour objectif de monter sur le Tour Européen. Le deuxième garçon, c’est Robin Roussel qui lui aussi entame sa deuxième saison sur le Challenge Tour. Il était monté pareil via l’Alps Tour en 2017 sur le Challenge Tour. Il avait fini quatrième et c’est un joueur à gros potentiel.  C’est quelqu’un qui vise aussi la montée sur le Tour européen à la fin de cette saison. Le troisième joueur c’est Jérôme Casanova qui lui a connu le Tour européen en 2015 et qui est redescendu sur le Challenge Tour. C’est quelqu’un qui a un parcours vraiment atypique. Il a commencé le golf à 19 ans en ayant fait du foot à très haut niveau. Il s’était blessé durant un essai  l’OGC Nice, où il s’était fracturé la cheville et pendant sa période de convalescence, il s’est mis au golf et il a eu une progression vraiment très rapide ou en l’espace d’un peu moins de dix ans, il est monté sur le Tour européen. Il a eu quelques saisons quand il est redescendu du Tour européen ça avait été la première fois qu’il était dans l’adversité. Là il est vraiment sur le rebond. Il a fini 72e l’année dernière à l’ordre du mérite mais vraiment très prometteur et en bonne forme. Et lui aussi a pour objectif de remonter à la fin à la fin de l’année sur le Tour européen. Et puis le quatrième joueur c’est un jeune joueur de 20 ans, Edgar Catherine qui avait été numéro un français au niveau amateur pendant les deux-trois dernières années. Il est passé professionnel en août 2018 et là il évolue sur l’Alps Tour.

Tu as l’intention d’en signer beaucoup d’autres ?

Mon but vraiment c’est de faire du travail de haute qualité et pas être dans la quantité. Donc je fais attention. Je veux être clair avec les joueurs avec qui je vais travailler. L’idée, c’est de pouvoir leur apporter le plus possible et donc je préfère avoir moins de joueurs mais plutôt de leur apporter vraiment de la grosse qualité. Le but c’est aussi de développer assez rapidement et d’aller chercher à représenter l’élite française et entre guillemets de dominer le marché français d’ici deux ans et ça passera par avoir des joueurs du Tour européen, des valeurs sûres sous contrat.
Ces quelques joueurs vont aussi valider d’une part mon approche mais aussi mes compétences et me faire connaître dans le monde du golf français. Quand j’ai décidé de créer SubPar, autant j’avais un gros réseau professionnel et golfique aux Etats-Unis et notamment dans la région d’Atlanta, en revanche en France, j’avais je n’avais pas pratiqué le golf donc je suis parti de zéro. Je suis dans une phase encore d’élargissement et de création de ce réseau. C’est une année charnière dans le sens où elle me permet de me faire connaître et de développer beaucoup de choses. C’est encourageant de voir que les choses se passent plus rapidement que prévu.

À quelle fréquence les vois-tu ?

J’ai vu trois de mes joueurs au Pro-Am de Seignosse. Et en plus, j’avais demandé qu’un photographe soit présent et prennent des photos d’eux. Comme je parlais tout à l’heure de mon étude de marché, on a beaucoup de joueurs qui ne travaillent pas beaucoup leur image et mes joueurs faisaient partis  de ce groupe. On a de superbes photos que l’on va utiliser pour leur créer leur site et pour les réseaux sociaux. Au niveau de la fréquence,  je les vois à peu près au minimum une fois par mois et peut être un peu plus de deux fois par mois mais en revanche je les ai au téléphone.
C’est comme tout le monde on a des personnalités. J’ai des joueurs que j’ai quasiment tous les jours soit au téléphone, soit par messages. J’en ai un ou deux autres que j’ai au minimum deux fois par semaine. J’ai une relation assez proche avec mes joueurs . Si je m’investis complètement avec des joueurs, j’ai envie qu’ils aient le même engagement de leur côté.  Après on va dire une fois par mois je le vois sur un tournoi.

Maintenant au niveau de la rémunération, peux-tu sans nous dévoiler tous les détails, comment ça se passe ?

Sur Nicolas Bykoff

Ecrire sur le golf ? Pourquoi pas ? Cela fait plus de 20 ans que je joue au golf. Et après avoir fait des stages d'arbitrages, obtenu ma licence d'agent de joueur, et avoir travaillé pendant trois ans en tant que commissaire de parcours, je m'octroie la légitimité d'écrire sur le golf.

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