Practicce méthode et expérience

Le practice pour les nuls !


Voici quelques “tips” stratégiques “amicaux et amusés” pour celles et ceux qui ont décidé de fréquenter assidument l’univers des tapis de faux gazon synthétique et des tees en caoutchouc qui font “ploc” quand on tape avec son driver.

Faire sa place

En tout premier lieu, il vous faut trouver un tapis disponible. Ne vous réjouissez pas trop vite, cela peut s’avérer “compliqué” le week-end. Ne prenez surtout trop de sceaux de balles avant d’avoir pu poser votre sac afin de “marquer” votre nouveau territoire. Vous pourriez déambuler longtemps à la recherche d’un tapis qui se libèrerait éventuellement bientôt, en plein soleil, votre sac à l’épaule, portant vos seaux et avoir l’air un peu… couillon. Puis, une bonne demi-heure plus tard, enfin maître des lieux, si la machine à baballes n’est pas subitement vide ou hors de service, (qui ne connaît pas le désespoir ressenti lorsque vous voyez le veinard devant vous s’éloigner avec ses seaux bien remplis des dernières balles.) vous êtes d’attaque. Oui… restons positifs, disons que la machine fonctionne. Comment ? Vous n’aviez pas de pièces de 2 euros ? Vous aviez toujours que cette vieille carte de practice en carton peluchée et bande magnétique inopérante qui a un peu pris la pluie lors de votre dernier parcours de l’été dernier ?… Aïe !

En second lieu. Évitez surtout la zone “hot spot” où se tiennent les “profs” pour donner leurs leçons. N’espérez aucunement que ceux-ci dans un fraternel élan de compassion vous donnent quelques conseils gratos si par “hasard” votre merveilleux swing se trouvait soudain totalement inopérant. Même si après un ratage lamentable vos yeux de cocker ahuri tentent de dire : “Alors là je comprends pas, que m’arrive-t-il ? D’habitude je… etc !” Ce qui ne manquera certainement pas d’arriver sous la pression des regards “distraits” (et désabusés) des sus-nommés. Leur regard “professionnel” à cette puissance maléfique assez étonnante de rendre souvent tout swing contigu totalement merdique. Allez savoir pourquoi ! Oui oui, vous risquez très probablement de déclencher “cette” fameuse crise de sockets subite. Et d’augmenter par ce fait leur clientèle à la fin de votre premier seau. Évitez aussi de suivre les conseils qu’ils donnent à leur élève du moment. Ce n’est très certainement pas valable pour vous.

Ceux que vous allez rencontrer..

Surtout. Évitez de vous trouver près de G. Vieil “abonné” des lieux, G. “connait la chanson” et vous le fait savoir. G., (bien qu’il ne soit que 24,7 d’index mais joue à un chiffre comme il dit… en théorie plutôt 45 si on comptait : tous ses putts qu’il s’octroie toujours assez gracieusement, ses mulligans parce que “là il était pas encore chaud”, ses chips grattés à cause de la pleine lune et rejoués etc…) va donc vous servir de prof “gratuit” pour les longues minutes qui vont suivre. D’un air amusé, en fumant sa clope négligemment, il va d’abord vous “observer”. À l’affut. Puis alors qu’un de vos coups de fer 7 topé ira péniblement rouler jusqu’au panneau des 50 mètres, il murmurera en guise d’appât : “ J’ai eu le même problème avec mon ancien grip”. Bam…! Ne faites surtout pas l’erreur de donner quelque feedback à sa remarque. Trop tard ? Mince, vous êtes parti pour votre cours perso avec le mec le plus incompétent et le plus chiant du monde. Oui, IL est là aujourd’hui juste pour vous. Il vous guettait. Comme une araignée sur sa toile. G. est si prodigue en bons conseils pour totalement ruiner votre swing déjà si fragile. Prétextez un truc genre le soleil dans les yeux et changez de tapis. Immédiatement. C’est un ordre !

Pas de chance. Maintenant vous êtes près de B. ? Coiffé de sa casquette Taylor Made M3 et M4 toute neuve bien que les tapis soient couverts (Il l’a eu avant tout le monde sa gapette car il a un pote “fitter” qui était à Atlanta au salon la semaine passée). B. est le roi du “matos”. Bon autant vous le dire tout de suite, pour lui vos clubs c’est de la daube et il va vous le faire savoir très très vite ! Sa devise “ Impossible de jouer un club sans un bon fitting préalable”. Avec toutes les mesures, hein c’est du sérieux le fitting ! B. vient d’ailleurs de se faire monter par son pote un shaft X stiff métal sur son fer 2, un shaft Mistu bidule chose stiff aussi sur son driver M2 (évidemment) “qui envoie grave du bois parce que je swingue à 125 mph et que donc ce shaft qui a un torque de 4.5 et un coefficient de low tip vibrant à racine carrée de 1,5 me va plutôt bien, mais c’est pas à mettre entre toutes les mains.” Oui le truc de B., n’est pas d’envoyer sa baballe dans le troutrou situé là-bas au loin, non son truc à lui c’est les machins qui envoient LOIN. Mais en “raideur X stiff only”, parce ça représente, pour son moi profond inconscient, son organe reproducteur. B. confond practice et psychanalyse freudienne. Donc votre joujou mollasson en regular de série (et donc votre organe, ben oui !!! lol) c’est vraiment de pignolade pour vieille baderne et vous allez devoir l’entendre et l’accepter. B. va même saisir votre driver dans votre sac et le secouer en hochant de la tête. Il ne dira rien. Vous laissant plonger dans “votre” doute. Il n’attend que ça. Donner son avis d’expert. “C’est pas un peu mou… non ?” Il aura “ce regard” qui en dit long. Puis il empoignera son propre driver et avec un “hhhhaaannnnn” de bûcheron canadien il enverra la balle de façon à ce que vous notiez la longueur qu’il a gagné… en push et/ou en pull. Il y a toujours au moins un B. dans le coin. Notons que les B. aiment se regrouper et parler fort de leur truc qui va loin. À éviter si vous ne voulez pas vous retrouver le soir venu à compulser tous les sites de vente de matériel de golf avec une grosse migraine. Ces types ont une vraie jouissance à vous signifier que votre matériel est inadapté. Sans aucun tact ni respect le plus souvent. (J’avoue qu’il m’est arrivé d’éprouver un certain délice à mettre une jolie fessée sur le “vrai parcours” à un certain B. “typique” que j’ai connu il y a une quinzaine d’années, avec mes modestes clubs de série en regular. Le garçon était vraiment arrogant avec son handicap à un chiffre et son gros “matos”… et voulais m’apprendre le golf. Donc pénible. Les B. restant rarement sur la piste et étant souvent très médiocres au petit jeu, ne s’y entrainant jamais. Ce n’est pas assez viril pour eux. Ils s’énervent vite. Je n’eus pas trop de mérite. La semaine d’après mon B. avait changé ses clubs. Véridique. Il n’a plus jamais trop rejoué avec moi Mister Stiffman. Je lui souriais cependant, de loin, en agitant la main comme ça. Ainsi va la vie ! )

Poc… “ mais putain c’est quoi ça ?”…. Poc… “merde fais chier !!!”…. Poc…. “ mais c’est pas vrai, quel con…..” Poc…. “ohhhh noooon, mais pourquoiiiii ?…” Bienvenue près du tapis de J.P. Jipé, pour les intimes, est assez exigeant avec lui-même. On n’est pas là pour se marrer. Le golf c’est sérieux. Quasi une question de vie ou de mort. Et en ce moment (seulement?) le swing de Jipé déraille totalement. Et Jipé exprime à voix haute sa frustration. Autant vous le dire tout de suite. C’est contagieux ce genre de “bad vibes”. Les mots doux de Jipé vont sournoisement jouer cette musique négative à vos oreilles et cela va très certainement vous contaminer. Vos propres “Oh noooon c’est pas vrai !!!” ne sont pas loin. Fuyez !!!

Et puis il y a les souriants, les concentrés silencieux, les appliqués avec baguettes au sol, les épicuriens du beau geste, les couples qui s’aiment et qui ne se lâchent pas cherchant toujours à rester côte à côte, les papas avec leurs gamins, les très bons joueurs, les moins bons, les beaucoup moins bons…. tous passionnés, tous ceux qui sont là pour prendre du bon temps et chercher (et tenter de garder) ce swing parfait, qui n’est qu’illusion fugace mais bonheur absolu. Ces acharnés qui bravent le froid, la chaleur étouffante, la pluie, les embouteillages… ces gens qu’on voit régulièrement et à qui on adresse juste un sourire complice en hochant la tête légèrement, pour les saluer, sans déranger. Ceux là, c’est toujours un bonheur de les retrouver. On apprécie de les croiser au distributeur de balles pour échanger des trucs fondamentaux comme : “Fait pas chaud hein… c’est moi ou les balles portent moins aujourd’hui ?”

La vie quoi !

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Sur Didier Brun

Passionné de golf depuis un autre millénaire, joueur senior amateur "lambda", avec ses hauts et ses bas (index 11,5). Je m'amuse à écrire à propos de différents aspects de ce sport merveilleux, en toute indépendance, tout en essayant de garder une bonne dose d'humour et d'auto-dérision. Les opinions que je diffuse avec plaisir sur ce blog n'engageant que ma modeste personne. Pour paraphraser Clémenceau : "La passion du golf est une affaire trop sérieuse pour la laisser (seulement) entre les mains des journalistes !"

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